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2006 Via Alpina - 20/07/2006 au 01/08/2006

Il existe plusieurs « Grande Traversée des Alpes », notamment la GTA française et l’italienne, chacune longeant la frontière franco-italienne du Sud au Nord. Pour ma part j’ai trekké sur la GTA italienne (qui s’appelle la Via Alpina) en partant au Sud de La Madone de Fenestre (à l’Est de Saint Martin Vésubie) et jusqu’au Quéras (Ristolas à quelques kilomètres d’Abries). Cette traversée a duré 13 jours mais si vous avez plus de 30 jours vous pouvez poursuivre jusqu’à l’extrême Nord des Alpes. Ainsi nous sommes passés de vallée en vallée par une succession de cols (1 à 2 par jour). C’est assez physique mais un peu moins que le GR 20, la plus grosse différence étant la chaleur, bien moindre sur la Via Alpina. Le balisage est assez bon. On a croisé plusieurs groupes faisant des petits tours dans chaque vallée mais aucun ne faisait la Via Alpina. Pas mal de Suisses, quelques Français et bien sûr des Italiens.

Pour éviter un sac à dos trop lourd (17 Kg au final) nous avons opté pour 5 lyophilisés de secours seulement, 2 saucissons, du pain et 1 paquet de bananes séchées pour le midi, 2 barres énergétiques par jour, et nous avons choisi de diner en refuge le plus possible. Il n’y a qu’une seule fois que nous avons dû dormir sous la tente car le refuge était plein mais c’était un samedi. Le seul ravitaillement dont nous avons eu besoin a été le pain.

Tout comme la GTA, sur la Via Alpina on passe presque tous les jours par des villages. Il ne faut pas craindre le dénivelé car on monte et on descend en permanence. De nombreuses partie sont vraiment magnifiques, c'est un trek qui vaut le coup. Il faut partir tôt le matin pour arriver à l'étape avant l'orage de milieu d'après-midi. On peut aussi avoir quelques journées presque entièrement pluvieuse. A faire tout de même. C'est man amie allemande rencontrée sur le GR 20 qui m'a parlé de ce trek et nous l'avons fait ensemble.

Jour 1 (20/07/2006) : Madone de Fenestre 1903 m - Dado Soria 1840 m ; +571 m / -674 m

A 14h nous faisons nos premiers pas, la matinée ayant été consacrée à faire la route depuis Carnoules (environ 3 heures). La montée est tranquille, plusieurs sommets se dessinent dans le fond et nous distinguons le col de Fenestre où nous devons passer. Après une première partie rocailleuse nous passons par des alpages parsemés de gros rochers et nous croisons quelques vaches et chamois.

Une petite pause au dernier lac puis nous atteignons le col de Fenestre (2474 m) à 15h30 pour notre premier point de vue sur ce qui nous attend. La descente vers le refuge semble très longue et plutôt pierreuse. Ca sera le cas de nombreuses fois ! Juste après le col nous faisons une petite pause au baraquement militaire squatté par des bouquetins.

La descente est assez dure, on ne peut pas prendre un rythme. Finalement après 2 heures difficiles pour les genoux nous atteignons le refuge. Celui-ci qui paraissait minuscule du col est en définitive assez grand. Il semble y avoir plusieurs chambres de 6 places et un grand dortoir. Il est tenu par des jeunes assez sympas. A deux, on nous donnera une chambre pour nous seul ce qui est plus confortable. Il y a seulement 3 autres groupes, soit 8 personnes. Diner correct.

Jour 2 (21/07/2006) : Dado Soria 1840 m - Morelli 2351 m ; +1085 m / -574 m

Les choses sérieuses commencent. Nous partons à 7h. La montée au col suivant s’effectue par de nombreux lacets qui semblent quasiment ne pas monter. Dans les prochains jours ça sera le cas de nombreuses fois et il nous faudra beaucoup plus de temps que ce qu’on compte habituellement (par heure : 400 m en montée et 600 m en descente). Au col (2402 m) nous faisons notre pause habituelle.

Nous distinguons le lac de Genova et son barrage, le refuge qui est très à gauche n’apparaitra qu’en entamant la descente qui part sur la droite. Celle-ci sera elle aussi très longue. Il nous faudra passer sur un beau névé.

Ca remonte aussi de temps en temps. On atteint le bord du lac vers 11h30 pour notre premier déjeuner. Après celui-ci nous nous dirigeons vers le barrage. Il nous faut descendre un peu vers la route à droite pour remonter en passant par un tunnel qui débouche sur le barrage lui même (2000 m). Notre étape du jour ne s'arrête pas là, il faut encore grimper un autre col.

La montée jusqu’au col de Chiapous (2533 m) est elle aussi tout en lacets très peu raides. Pas top avec le beau ciel bleu du matin qui a laissé la place à de gros nuages menaçants. A 50m du col la pluie commence à tomber et nous devons enfiler les ponchos sous un vent terrible. Après 5 minutes c’est la grêle qui prend le relai. Avant d’atteindre le col il y a un petit replat. Comme le refuge n’est qu’à 1/2 h, nous décidons d’y descendre malgré les éléments qui se déchainent. La descente dans une succession de grosses pierres est rapide mais sûre. Nous atteignons enfin le refuge et nous nous débarrassons de nos affaires mouillées à l’entrée. Un groupe d’adolescents bruyants a squatté la quasi totalité de la salle principale, c’est une colonie. Le gardien italien qui parle anglais, français et allemand est très sympa. Il nous case dans une chambre de 8 lits où nous sommes seuls pour l’instant. Nous serons rejoints plus tard par une personne âgée qui arrivera caramélisé et un couple italien qui arrivera très tard, à la tombée du jour. Après 2 heures d’orage le grand soleil revient et la fin de la journée se passe à lézarder sur de gros rochers devant le refuge. Diner super après une douche glaciale (5 € pour la douche chaude). Le gardien nous propose d’appeler le refuge Questa pour réserver notre place car demain c’est samedi. Malheureusement celui-ci est plein, il nous faudra camper...

Jour 3 (22/07/2006) : Morelli 2351 m - Questa 2388 m ; +1028 m / -991 m

Nous attaquons la très longue descente vers les Termes de Valdieri (1368 m) à 7h. La première partie s’effectue toujours sur de grosses pierres puis nous traversons une forêt de mélèzes clairsemée.

Jusqu’à présent c’était quasiment tout droit mais pour la dernière heure nous avons encore droit à de larges lacets qui n’en finissent plus. Après quasiment 3 heures nous atteignons les termes. Beaucoup de monde. Nous déjeunons à la sortie après l’aire de camping et près du torrent. A cette altitude il fait de nouveau assez chaud. Avant de repartir on se ravitaille en pain auprès d’un bar-restaurant. Nous pensons souffrir lors de la longue montée par la piste. Finalement après une dizaine de minute nous suivons un couple d’italiens qui quittent la piste et prennent le long du torrent. La montée sous les arbustes et près du torrent sera un plaisir. Nous ressortons dans une vallée assez large au milieu de laquelle coule une petite rivière. Les vaches se régalent dans cette verdure. On retrouve la piste. On laisse sur notre gauche une bâtisse munie de 2 tours et on atteint une petite cascade où plusieurs familles pique niquent sous un beau soleil avec toutefois quelques nuages menaçants.

Après une petite pause nous continuions notre route vers le fond de la vallée puis nous attaquons la montée par de bons lacets. La journée commence à se faire sentir. Encore à 100 m du refuge, le temps semble annoncer la pluie. Sans atteindre le refuge à gauche car nous savons qu'il est plein, nous filons directement au lac de Claus (2345 m) sur notre droite pour planter notre tente au plus vite. 5 minutes après avoir établi notre campement, la pluie commence à tomber. On rentre tout sous la tente et on attend. L’orage est sur nos têtes. Nous sommes entourés par les éclairs, les coups de tonnerre font trembler le sol. Nous sommes dans un petit cirque et ça amplifie tout. On s’allonge comme on peu, tout habillés et on essaie de faire une petite sieste. Après 2 heures ça se calme et on peut ressortir. Le ciel est gris clair mais l’orage est fini. On en profite pour une petite toilette et un bon repas chaud. Que c’est bon le lyophilisé dans ces conditions !

Jour 4 (23/07/2006) : Questa 2388 m - Santa Anna 2010 m ; +737 m / -1138 m

Le lever se fait sous un grand ciel bleu et un magnifique levé de soleil. On prend le temps d’admirer le paysage. Il nous faut pourtant reprendre la route. Nous profitons d’un petit ruisseau qui descend droit de la montagne pour nous ravitailler en eau. Le chemin est plutôt plat, nous empruntons quelques parties qui semblent être d’anciennes voies romaines.

Une petite descente nous amène au lac inférieur de Valscura (2265 m).

Plusieurs vielles baraques sans toit le bordent. L’eau est cristalline. Encore un très bel endroit pour camper.

On longe le lac plus la montée facile nous amène à une grande baraque (2466 m) avec un toit cette fois mais à l’intérieur le sol s’est affaissé.

Petite pause puis nous attaquons les quelques lacets qui mènent à la brèche Druos (2628 m). On fait une nouvelle pause une peu plus longue et on est peu à peu rejoints par plusieurs groupes qui viennent de la vallée d’Isola.

La descente est assez directe jusqu’aux lacs de terre rouge (2425 m). Le GR se poursuit par de courts lacets dans des alpages parsemés de quelques mélèzes. Sans descendre jusqu’aux pistes, le GR se poursuit sur la gauche quasiment à niveau. On passe un dernier pierrier puis on trouve une piste qui continue à monter sur la droite. Elle nous amène en haut d’un remonte pente qui surplombe l’ancien refuge La Grange (2234 m). Après le déjeuné on continue sur la piste la plus à droite jusqu’à ce qu’on retrouve le GR qui part dans le pierrier à droite. Celle-ci nous mène, quasiment à niveau, sur une grande partie puis par une légère montée sur la fin, au col de la Lombarde (2550 m). La route amène beaucoup de monde. Une camionnette de restauration rapide nous permet de nous ravitailler en sucre (coca).

On reprend la piste à gauche du col. A 50 m il faut prendre encore à gauche pour suivre le chemin qui mène sur les crêtes. Celles-ci sont plutôt larges et vallonnées. On marche sur la frontière que plusieurs bornes nous signalent. Tout au bout de ces crêtes deux petits raidillons nous amènent au col de Santa Anna (2155 m).

On reprend la piste à gauche du col. A 50 m il faut prendre encore à gauche pour suivre le chemin qui mène sur les crêtes. Celles-ci sont plutôt larges et vallonnées. On marche sur la frontière que plusieurs bornes nous signalent. Tout au bout de ces crêtes deux petits raidillons nous amènent au col de Santa Anna (2155 m).

Une descente rapide avec quelques gouttes, un petit lac et on rejoint une piste qui nous mène jusqu’à Santa Anna (2010 m) et la grande foule venue pour le pèlerinage du dimanche. On récupère les clefs du Posto Tappa à l’accueil de l’immense baraque en haut et au fond du village. Ce Posto Tappa c’est un petit appartement de 2 chambres de 4 places chacune avec douche et WC.

Pour le diner ça se passe à l’immense baraque. La totalité des quelques boutiques, bars, restaurants et hôtels (y compris notre Posto Tappa) est tenue par les religieux. Le diner est bon mais il n’y a rien d’extraordinaire. Pas de plat qui nécessite une longue préparation. Je récupère les quelques tranches de pain qu’il nous reste du diner.

Jour 5 (24/07/2006) : Santa Anna 2010 m - Alexandris Foche 1910 m ; +727 m / -860 m

On revient un peu sur nos pas d’hier en reprenant la route qui mène à la statue de Sainte Anne. Une montée facile en lacets nous mène jusqu’au lac de Santa Anna (2167 m) puis au col de Tesina (2400 m).

De là un chemin en balcon monte légèrement jusqu’à un premier baraquement.

Juste avant le second baraquement il faut quitter le chemin principal pour prendre celui qui descend dans le pierrier en direction du pic acéré qui domine.

On atteint le pas Saboulé (2460 m) puis il nous faut prendre une descente difficile dans un éboulis encore humide et en essayant de trouver les quelques marques. Pour cette étape nous avons choisi une variante et on se rend bien compte qu’on n’est plus sur le GTA ! Une vallée se dessine droit devant mais ce sont les lacets sur notre gauche que nous devrons suivre. Après 1/2 h de cette descente difficile on décide de faire la pause déjeuner. On rejoint facilement les lacets que nous avions aperçus du dernier col. Après une petite montée on se retrouve dans un immense pierrier que l’on suivra pendant une bonne heure jusqu’au col del Bue (2600 m). Ce n’est pas tellement la petite montée qui s’avère fatigante mais plutôt cette longue marche en équilibre. Il commence à faire froid et il y a pas mal de vent.

Un aperçu sur la descente nous refroidit encore un peu plus. Passé le col on est à l’abri du vent mais le chemin est extrêmement dangereux. Un faux pas et adieu, plusieurs centaines de mètres de chute dans les pierres. Moi qui ne marche jamais sans bâton je récupère celui que mon amie me passe, ou plutôt dont elle se soulage car le chemin ne permet d’un utiliser qu’un seul. Il faut y aller très lentement. Comme il n’y a la largeur que d’un pied les changement de sens dans les lacets sont eux aussi difficile. Au bout d’1/2 h on retrouve un pierrier qui nous mène à un ancien baraquement militaire. Une bonne pause nous permet de décompresser. Le chemin se poursuit toujours dans le pierrier puis un passage délicat en terre, très étroit et en dévers m’oblige à reprendre un bâton. On continue à descendre et on finit par trouver un peu de végétation. On passe par 2 ruisseaux qui traversent le chemin.

La fin de la descente en lacets nous amène jusqu’au lac de San Bernolfo. Je vais directement jusqu’à la bâtisse que je crois être le refuge. Elle est fermée. On se prépare pour le camping mais la pluie qui semble s’annoncer nous décide à poursuivre jusqu’au village. Finalement après 50 m de descente on tombe sur le refuge Alexandris Foche encore nommé Del Laus(1910 m) ! Celui-ci était caché depuis le col. L’accueil est super. Quelques minutes après l’orage fait rage. Le gardien parle français et me renseigne très bien. Il est aussi garde chasse et connait bien toute la région. Le diner sera extraordinaire. On est seul dans le refuge ce qui nous permettra de passer une bonne nuit dans une chambre de 4 places. Dire que ce refuge était indiqué comme fermé alors que le gardien m’indique qu’il est quasiment tout le temps ouvert !

Jour 6 (25/07/2006) : Alexandris Foche 1910 m - Pontebernardo 1314 m ; +1375 m / -1967 m

Au départ de cette étape on ne savait pas si on s’arrêterait à Migliorero, à Zanotti ou Talarico. On savait que Migliorero était ouvert mais trop proche de Alexandris Foche. On nous avait indiqué que Zanotti était fermé mais que si quelqu’un avait récupéré les clefs à Pontebernardo on pouvait peut être le trouver ouvert. Le départ d’Alexandris Foche se fait par une piste carrossable dans la forêt. En bas on traverse la rivière puis on trouve la direction du chemin qui monte au col à gauche juste à l’entrée du village (cabane verte) de San Bernolfo (1663 m). Le chemin qui monte au col Laroussa (2453 m) est très raide et enfin sans lacets interminables. On mettra un peu plus de 2h. Le temps qui était dégagé à 7h30 commence déjà à se charger en cumulus mais ça reste pour l’instant ensoleillé. La descente jusqu’à Migliorero est assez rapide, moins d’1 heure. Le fond de cette vallée est une vaste étendue verdoyante parcourue par une rivière. Le refuge est un peu en surplomb sur une butte. On s’y arrête un moment pour une pause pré-déjeuner.

Comme il fait encore relativement soleil et qu’il n’est que 13h on décide de poursuivre. Encore une fois la montée est assez raide. Et puis encore une fois la pluie se met à tomber à 50 m du col di Rostagno (2600 m). On attaque la descente sans s’arrêter. On aura la pluie pendant une partie de la descente. C’est très joli ici. On a une belle cascade et le torrent dans le dos et la rivière qui serpente devant nous dans une belle verdure. On atteint le refuge assez rapidement et il est bel et bien complètement fermé. Même pas de partie d’hivernage ouverte ! La pluie nous a rejoint.

On attend la fin de l’orage en déjeunant d’un succulent lyophilisé mais comme il pleut encore à 16H30 on reprend la route. D’abord une petite descente puis en quelques lacets on atteint le col Sottano (2223 m). Juste avant le col on a le droit à un petit passage dans un tunnel.

Comme il pleut encore on se lance dans la descente facile dans les alpages. La fin est un peu plus raide et en lacets. On glisse pas mal surtout à cause de la pluie. On arrive à Talarico (1707 m) qui est ouvert mais l’endroit n’est pas terrible. En plus demain on a une grosse montée donc on préfère terminer la descente jusqu’à Pontebernardo (1314 m) aujourd’hui même si ça nous fait une énorme journée. La mauvaise nouvelle c’est qu’il y a 5 km à descendre sur la route, sous la pluie bien sûr ! Il est 19h15 quand on arrive enfin au village. Il faut aller au bar pour accéder à la Posto Tappa du GTA qui est encore un petit appartement avec 2 dortoirs indépendants et 1 autre avec une ouverture sur la cuisine. Les 2 dortoirs indépendants semblent occupés alors on se rabat sur l’autre. Douche très rapide puis on retourne au bar pour le diner succulent de la mama. En rentrant au Posto Tappa on croise un groupe de 4 français, des marseillais, qui font un petit tour dans cette vallée mais qui pour l’instant ont squatté la cuisine. De notre coté on attaque le lavage et l’étendage de tout ce qui est trempé.

Jour 7 (26/07/2006) : Pontebernardo 1314 m - Della Gardetta 2337 m ; +1377 m / -354 m

Le départ n’est pas terrible, c’est directement sur la route ou plusieurs poids lourds circulent. Au niveau du tunnel on empreinte l’ancienne route en surplomb du torrent. On retrouve la route principale à la sortie du tunnel. Quelques lacets sur la route et on trouve facilement le départ du chemin à droite dans un virage. Le sentier est assez raide.

On tombe sur un troupeau de vaches que les bergers montent dans les alpages. Ils vont nous suivre un bon moment.

On atteint les premiers alpages. La montée est très longue et la grosse journée d’hier se fait sentir. On atteint un lac et on en profite pour la pause déjeuner. On reprend la montée et à une intersection on prend à droite pour finir par atteindre le col Passo Rocca Bianca (2691 m) après 4h de marche. Dernier point de vue sur la très longue mais superbe vallée qu’on vient de monter.

On décide de terminer la journée au refuge en contre bas plutôt que de poursuivre jusqu’à Chialvetta. On a d’abord droit à une ancienne voie en balcon avec quelques pans de la montagne qui se sont effondrés.

Pas mal de monde dans ce refuge, en particulier un groupe de cavaliers qu’on avait croisé dans la montée, mais avec les 2 grands dortoirs on est à l’aise. On se délasse une bonne partie de l’après-midi et on en a besoin. Même si la montée a été très longue on est arrivé en début d’après-midi au refuge. Orage à 17h avec un superbe arc en ciel et des couleurs magnifiques sur les sommets qui nous entourent. Bon repas. On sympathise avec un couple de Suisses.

Jour 8 (27/07/2006) : Della Gardetta 2337 m - Chiappera 1623 m ; +492 m / -1206 m

Belle journée qui s’annonce avec un grand ciel bleu sans aucun nuage. Une petite montée de 100m dans les alpages pour atteindre le col Della Gardetta (2439 m).

La descente se fait dans un chemin accidenté et raviné. On passe par un bunker.

Après un passage dans une forêt clairsemée on atteint une ferme.

Il faut continuer la descente sur une piste. On laisse 2 départs de chemin sur la gauche puis on fini par trouver la piste qui monte au col Ciarbonet (2186 m). La montée qui ne fait que 350 m prendra 1h20, encore des lacets qui montent au ralenti.

Au col on a une belle vue bien dégagée sur Chiappera ainsi que sur une bonne partie du chemin qu’on devra prendre demain.

La descente se fait encore dans un chemin complètement raviné par la pluie avec plusieurs passages très boueux. Dès qu’on atteint la forêt ça va mieux. On croise de nouveau des vaches peu farouches. La descente est encore longue et prendra 2 heures avec quelques pauses.

On passe par la source de la Maira. Le Campo Base du GTA se trouve 10 mn après le village. Plusieurs chambres et dortoirs. Bon diner. On sympathise avec 2 Suissesses qui parlent Allemand bien sûr mais aussi Anglais, Français et Italien !

Jour 9 (28/07/2006) : Chiappera 1623 m - Meleze 1800 m ; +1173 m / -1100 m

Pour la première fois la pluie tombe dès notre départ. Pas un gros orage comme on a eu souvent les après-midi mais un petit crachin. Du Campo Base on redescend un petit peu jusqu’au croisement de la route où est indiqué le col Bellino. Le bitume laisse tout de suite la place à une ancienne route en caillasses. On grimpe doucement jusqu’à une sorte de belvédère avec d’anciennes baraques de bergers (Ciervera, Collet, 1950 m). Le temps est toujours couvert. A cet endroit on quitte la piste pour grimper à droite par un sentier.

On passe par des alpages avec encore d’anciennes cabanes de berger. Ca monte très progressivement et toujours dans les alpages et toujours avec d’anciennes cabanes. On a une petite accalmie et quelques rayons de soleil pour notre déjeuner.

A 600 m du col Bellino ça commence à grimper plus sérieusement mais encore dans la verdure. Plus on approche du col plus on a du vent fort et froid et des averses. L’arrivée au col se fait par quelques lacets. Au col Bellino (2804 m) on a droit à notre première vue sur le Viso entouré de gros nuages noirs. On a mis 4h pour monter ce col, pause comprise.

La descente se fait encore dans les alpages. Il y a plusieurs baraques de berger en contre bas. On décide de s’arrêter se réchauffer d’un lyophilisé à la première d’entre elles ouverte. La première sera la bonne après avoir traverser la petite rivière. Finalement on a droite à quelques éclaircies pendant le repas. De gros nuages alternent avec le soleil. Le vent fait circuler tous ces nuages très rapidement.

On reprend la descente après s’être abriter une quinzaine de minute dans la cabane, le temps de laisser passer une averse. Ca descend tranquillement. A la dernière baraque on est obligé de s’arrêter encore quelques minutes à cause d’une nouvelle averse. On entame alors la fin de la descente dans un paysage beaucoup plus accidenté qui est très proche de notre rivière qui est devenu torrent.

A la fin de cette descente on arrive de nouveau dans les alpages avec des vaches, des chevaux, des cabanes et le brouillard. Maintenant l’orage éclate.

On fini la descente par une route caillouteuse et on arrive un peu humides au gite italien Meleze (1800 m). Celui-ci est tout en bois. Il y a une équipe de jeunes footballeurs et un groupe de quelques français. Le gite est très grand, on a droit à une petite chambre de 5 places juste pour nous 2. Le diner sera excellent.

Jour 10 (29/07/2006) : Meleze 1800 m – Madalena 1618 m ; +800 m / -700 m

La descente se fait malheureusement par la route sur environ 5 km jusqu’à Chiesa (1480 m). Il y a plusieurs hameaux et il faut bien regarder et se retourner à leur sortie pour lire le panneau qui indique de quel hameau il s’agit. On s’arrête à Chiesa pour un petit café et un coca.

A la sortie de Chiesa on retrouve le chemin du GTA. C’est une bonne montée pendant 500m sous les arbres. Ensuite on retrouve des alpages pour les 300 derniers mètres d’ascension jusqu’au col Battagliore (environ 2300 m) qu’on atteint 2h30 après être partis de Chiesa.

Pause déjeuner avec la vue sur le village très touristique en contre bas et le grand lac. On y distingue de très nombreux camping cars. On a aussi la vue sur le Viso.

La descente jusqu’à Madalena (1618 m) est très très raide. Les genoux sont fracassés quand on y arrive. On trouve le Posto Tappa du GTA sur le haut du village. C’est une très grande maison particulière dans laquelle l’étage a été aménagé avec plusieurs petites chambres et un dortoir. Il ne semble y avoir qu’un autre couple dans une chambre. Il n’y a pas de repas, seulement le petit déjeuner. On se paie un bon restaurant.

Jour 11 (30/07/2006) : Madalena 1618 m - Refuge du Viso 2469 m ; +800 m / -600 m

Très belle journée qui s’annonce. On revient un peu sur nos pas pour retrouver le sentier du GTA à la fin de la longue descente d’hier. Le chemin descend doucement en surplombant le lac. On atteint le barrage environ 3/4 h après le départ.

On traverse Pontachanale et après une petite descente sur la route on trouve sur notre gauche ce qui semble être le chemin.

Ca grimpe très sec les 200 premiers mètres. Ensuite c’est une montée très facile, ombragée pendant une bonne partie puis on débouche dans les alpages.

Cette vallée est très longue et la montée se fait sans forcer. D’ailleurs on croise de nombreuses familles italiennes qui montent déjeuner au refuge Vallante.

Seulement tout à la fin ça monte un peu plus raide jusqu’au refuge. C’est un refuge moderne. On est partis depuis 4h. Il fait encore très beau et on décide de poursuivre jusqu’au refuge du Viso. On a monté 800m, ça fait 400m de montée en plus mais on commence à avoir l’habitude. La montée est raide et donc rapide.

On atteint le col (environ 2800 m) en moins d’1 heure. On a eu droit à de superbes vues sur le Viso sous le soleil et on est passé vraiment tout près. On trouve quelques névés après le col.

On attaque la descente dans un pierrier puis une dernière pente facile nous amène jusqu’au refuge du Viso (2469 m) lui aussi tout modernisé.

Accueil très peu sympathique. Bien qu’il n’y ait encore que 2 personnes et une dizaine de petits dortoirs disponibles on est casés dans celui déjà occupé. « On ne veut pas faire trop de ménage ». On ne peut même pas choisir le lit !!!! Ouverture de la douche chaude à 17h. Les 2 gars arrivés avant nous n’ont même pas pu accéder au dortoir car ouverture des dortoirs à 15h. Si on avait su on aurait campé dans la vallée. En plus c’est le plus cher de tous ceux qu’on a fait jusqu’à présent. Il y a des panneaux d’interdiction ou d’avertissement tous les 2 mètres. « Faites pas ceci », « Il est interdit de faire cela »... Le diner sera à l’image du refuge. On pensait à un diner avec au moins une spécialité de la vallée comme d’habitude, on aura droit à un poulet au curry. Pas question de rab pour ceux qui en voulait : « on n’aime pas le gaspillage alors on fait juste le minimum ». Bon on a bien compris que les gardiens veulent faire le maximum de bénéfices en faisant le minimum. Je me promets d’en faire la pub à tous les gens que je connais. Heureusement pour notre journée au plus près du Viso on a eu la plus belle journée depuis notre départ. Les nuages ne sont venus qu’en toute fin de journée.

Jour 12 (31/07/2006) : Refuge du Viso 2469 m - Jervis 1732 m ; +400 m / -1200 m

Après un petit déjeuner rapide on quitte avec plaisir ce refuge de merde. On n’oublie pas de récupérer nos affaires lavées hier soir mais encore trempée. L’étendoir extérieur où on aurait pu les mettre à sécher étant réservé on a du les mettre sur l’étendoir à l’intérieur du refuge indiqué par un nouveau panneau d’avertissement. Je peste. La petite montée jusqu’au col Serrière est rapide. Le soleil commence à atteindre le col alors on y reste une bonne heure.

Ensuite une descente facile nous mène jusqu’au refuge Granero très joli et où on fait une nouvelle pause pour couper en deux la longue descente jusqu’à Jervis. Hier on aurait du poursuivre jusqu’ici même si ça aurait fait une grosse journée. Le refuge est tenu par des italiens et on retrouve un bon accueil.

On reprend la seconde partie de la descente. Cette vallée est plus sèche que toutes les autres.

A la fin de ces 1200 m de descente on a les genoux un peu en compote. On s’arrête un petit moment près de la rivière avant de finir le dernier gros kilomètre de piste.

On suit les conseils de deux connaisseurs avec lesquels on a discuté un peu au diner hier soir. On s’arrête 30 m avant le refuge Jervis à une ferme qui fait bar, restaurant, gite. On est seuls, l’accueil est encore chaleureux. On a droit à une petite chambre de 4 lits plutôt qu’au dortoir. Après la douche petite collation avec la tarte maison dont la pate a un bon gout de lait frais. Le diner sera lui aussi excellent et la nuit formidable. Le tout pour une vingtaine d’euros par personne !

Jour 13 (01/08/2006) : Jervis 1732 m - Abries ; +600 m / -1200 m

Après un bon petit déjeuner on attaque les 600 derniers mètres de montée de notre trek. Celle-ci est assez facile et on ne la voit pas passer.

La plus longue partie est sous les mélèzes et on termine par une partie dégagée jusqu’au col La Croix.

La descente est elle aussi facile, pour une fois pas de pierrier.

Une partie dans les alpages puis la forêt nous amène par quelques lacets jusqu’à La Monta. On traverse la rivière et après une petite collation on prend la piste caillouteuse qui nous mène à Ristolas. Il est 11h30. On a donc deux options. La première est de dormir à Abries un peu plus loin pour prendre le bus pour Mont Dauphin demain matin à 8h d’où un train nous mènera à Gap. La seconde est d’essayer de rejoindre Mont Dauphin de suite pour prendre le train de Gap de 15h. On décide de tenter la seconde option en faisant du stop. 4 personnes successives nous descendrons jusqu’à Mont Dauphin, 1 couple de touristes la cinquantaine, 1 jeune couple de touristes avec plusieurs enfants, 1 camion poubelle et une jeune femme du coin qui fait même un petit détour pour nous déposer directement à la gare à 14h. A 15h le train nous mène à Gap en 1 heure. On s’y arrête pour déjeuner dans un bar. Puis à 17h35 c’est le train de Marseille puis de Toulon où une amie vient nous récupérer en voiture pour nous déposer chez moi à Carnoules.