2014 Kilimandjaro

A 8h30 toute les équipes de Congema arrivent devant l'hôtel en bus et en 4x4, pour moi et pour 3 français qui font la même voie mais en 7 jours, donc les même deux premiers jours que moi. On traverse Arusha dans les bouchons et on fait une pause après 1h30 de route juste un peu après l'embranchement à gauche pour Londorossi Gate et pour que les équipes se restaurent et fassent quelques achats. On reprend la route par cet embranchement. Encore 1 heure de route puis c'est de la piste qui passe par de nombreuses forêts de pins qui sont exploitées. On arrive à Londorossi Gate un peu après midi.

Les porteurs déchargent les véhicules et remplissent chacun de grand sac de toile qu'il font peser : pas plus de 20 kg par porteur d'après le règlement du parc. Les sacs seront pesés à nouveau à chaque arrivée sur les premiers camps !

Vers 13h30 on reprend la piste en revenant un peu sur nos pas pour prendre un embranchement à gauche qui monte vers le départ du trek. Le bus crève dans une ornière. Je continue à pied avec 1 porteur avec lequel on discute sport, surtout football. Peu avant la barrière avec un ranger qui fait le contrôle on s'arrête pour attendre le bus qu'on entend déjà. Enfin le vrai départ par une piste en terre dans la forêt humide. On voit par moment des singes noirs et blancs. On passe rapidement sur un sentier qui grimpe raide et ça la terre humide et tassée glisse bien. Il y a parfois quelques marches qui facilitent la montée mais aussi des passages à niveau.

On arrive au camp vers 17h30. Toilette bassine puis diner avec les 3 français. Ils ont une tente mess et une tente cuisine car ils sont 3 alors que de mon côté, seul, la cuisine et les repas se prendront dans une des 3 tentes 3 places utilisées par toute l'équipe. On se couche vers 21h, nuit de tente : dodo, réveil, dodo, réveil...

Temps bien dégagé en matinée au lever à 6h45. Départ un peu après 8h après le petit déjeuner avec les 3 français. On fini de traverser la forêt humide dans laquelle le soleil perce par endroit. C'est un chemin de terre, large pour deux de front, avec quelques passages raides équipés de traverses de bois.

On monte progressivement jusqu'à 2950 m ce qui nous fait émerger de la forêt. Le changement de végétation s'effectue en moins de 200 m. On passe alors par une zone de haute végétation sur laquelle pendent des lichens. On monte jusqu'à 3100 m pour redescendre de 150 m environ pour traverser un vallon au fond duquel coule une petite rivière. On remonte de l'autre côté du vallon pour retrouver les 3100 m. Le temps se couvre peu à peu et on entend le tonnerre au loin.

De là on monte assez raide en virant à droite pour grimper sur un repli de la montagne. On atteint 3700 m puis on file à gauche pour contourner cette montagne sur un chemin maintenant quasiment à niveau.

D'un coup ça débouche sur une immense caldeira, vestige de l'ancien volcan Shira, un des 3 volcans du Kilimandjaro. A gauche justement le Kibo, le volcan principal, dans les nuages pour le moment.

La descente est facile et rapide. On traverse ensuite à niveau pendant 20 minutes jusqu'au camp de Shira 1 qu'on atteint vers midi. Les 3 français repartent pour Shira 2 par la route directe, c'est ce qui leur permet de passer à 7 jours au total. Il y a une petite rivière qui coule bien juste à côté du camp. Pour moi c'est une après-midi de glande à siroter du thé. Le soleil est un peu revenu et il fait assez bon. Geoffrey me propose une partie de carte avec un des porteurs, c'est un jeu que je ne connais pas, "Le 6 qui prend". Au diner je vais manger dans la tente cuisine. Après je vais un peu marcher autour du camp pour éviter de me coucher trop tôt. Je remonte un peu la rivière. A 19h30 je baille, je m'installe dans la tente pour ne pas rater le créneau du dodo. Je dormirai assez bien toute la nuit malgré quelques averses à partir de 2h.

Vers 5h ça tombe fort et l'orage gronde de partout. A 7h, à l'heure prévue du lever, ça tombe encore trop et on décale le départ. Vers 8h c'est bon, démontage rapide du camp. Un des porteurs m'amène quand même la bassine toilette puis mon déjeuner. A 9h on décolle, la pluie a cessé pour le moment. On traverse tout le plateau de Shira avec une végétation typique d'un volcan, buisson épars pas très hauts.

Il tombe maintenant un petit crachin. On est monté un petit au départ du camp puis c'est resté à niveau pendant une bonne heure. Ensuite on monte doucement sur les premiers replis du Kibo.

Au bout de 2h au sommet d'un repli on distingue au loin le camp de Shira 2, il reste encore 30 minutes de petite montée à travers les buissons et les rochers. Toilette rapide à la bassine tant qu'il ne pleut plus. Le temps de revenir ranger ma tente et ça retombe. Il m'amène le déjeuner dans l'abside. A 13h30 comme il pleut toujours je m'installe dans le duvet pour lire et écrire. Vers 17h ça se dégage bien. Je monte alors une grosse centaine de mètres au dessus du camp pour un beau point de vue sur Shira.

Diner à 18h. Le soleil apparait de temps en temps à travers les nuages. Le mont Meru offre un beau couché de soleil. Couché à 19h.

J'ai passé une assez bonne nuit jusqu'à 1h du matin puis ça a été l'alternance dodo, réveil. Il a gelé dans la nuit. Vers 3h je suis sorti faire un petit pipi et le ciel était complètement dégagé avec une magnifique voie lactée. Cela se confirme au lever vers 6h45 avec un grand ciel bleu et une vue superbe sur le Kibo.

On décolle vers 8h15. Paysage classique d'approche de volcan. La végétation est éparse avec des plantes typiques.

Que ça soit en regardant devant avec le Kibo dégagé ou en regardant derrière avec le plateau de Shira la vue est époustouflante.

La montée est très progressive mais assez longue. Au lieu de se diriger vers la base du Kibo en face, le sentier s'oriente vers la droite après un passage dans un petit goulet rocheux. Ca monte encore un peu puis il faut passer une cuvette qui ne descend guère avec surtout quelques passages à flanc.

Ca continue à monter sur une butte où la voie Machame arrive par la droite. Un nouveau passage à niveau puis une dernière montée pour passer à droite de la Lava Tour, un bloc rocheux en forme de tourelle de sous-marin. On fait la pause déjeuner quand on arrive à son pied à 11h10. A l'ombre ça pique un peu.

On repart vers 11h30. La descente se fait d'abord dans un petit éboulis qui abrite quelques restes de glace. Ensuite c'est une petite remontée sur une butte et puis une longue descente dans un chemin de terre facile. A un moment vers le bas on aperçoit les porteurs qui arrivent par une voie plus à droite du vallon de descente. C'est la voie directe qui évite aux porteurs de passer par la Lava Tour. Les 2 voies se rejoignent au niveau du torrent. Ensuite le chemin est moins agréable avec de gros cailloux à enjamber. Le chemin est bordé de magnifiques Senecio Serengeti.

Il fini par déboucher sur le haut d'une vallée d'où on distingue le camp Barranco.

J'arrive au camp vers 12h30. Le temps qui était très beau ce matin s'est peu à peu couvert. Dans la descente vers le camp il y avait alternance de soleil et de brume. Comme d'habitude je fais ma toilette bassine peu après l'arrivée au camp puis je déjeune. A 14h30 un très gros orage éclate et cela dure 2 heures. Ensuite c'est de nouveau l'alternance de soleil et de brume avec de belles éclaircies. Je suis couché à 18h30 et je pense m'être endormi vers 19h.

Je suis réveillé vers 1h puis c'est l'alternance habituelle de sommeil et de réveil jusqu'au matin. A 7h30 je n'en peu plus de rester dans la tente alors je me prépare lentement. On décolle finalement vers 9h.

C'est d'abord une descente rapide vers le torrent qu'on traverse facilement. Ensuite c'est la montée très raide du Great Barranco Wall. C'est vrai que depuis le camp la paroi apparait comme un mur. Au bout de 10 minutes il faut ranger les bâtons de marche pour pouvoir s'aider des mains pendant 20 bonnes minutes. Ensuite le reste de la montée est beaucoup plus facile jusqu'à la Barranco Tour. On y trouve de gros blocs de granit et j'en profite pour faire une pause thé quelques minutes. La descente est alors très facile, d'abord sur de grosses plaques de granit, puis sur une sente de terre.

On passe un petit vallon pour remonter un peu de l'autre côté. Le temps est passé à de légères chutes de neige. C'était bien dégagé au lever du soleil mais ensuite la brume est vite montée et c'est resté brumeux jusqu'au camp.

Ensuite c'est de nouveau une petite descente de 150 m pour remonter une nouvelle fois dans un ébouilli de terre fine mais durcie par la pluie.. Ca remonte facilement et on débouche en vue du camp. Il faut d'abord descendre jusqu'au dernier torrent par un chemin assez raide mais pas trop casse gueule et ensuite ça remonte très raide mais pas trop longtemps. Le torrent qu'on a traversé constitue le dernier point d'eau. Demain matin avant de partir au dernier camp, les porteur devront y redescendre pour y chercher une quarantaine de litres d'eau. Le camp est situé sur un large replat d'où on a une belle vue lorsque la brume disparait.

A 13h30 la pluie tombe légèrement et ça continue jusqu'à 15h.

Il y a même un peu de givre qui se forme. Ensuite je profite que ça se dégage pour monter de 200 m au dessus du camp jusqu'à un point de vue sur le camp suivant, celui de Barafu. Il ne parait pas très loin, on devrait y être en 2h demain.

Retour au camp à 16h et la brume remonte rapidement. Montée de brume puis belles éclaircies en fin de journée avec de belles vues sur la paroi du Kibo et à son somment les glaciers. Comme d'habitude diner vers 19h, dans la tente cuisine pour le briefing. Couché vers 19h30.

Nuit plutôt douce, vers 4h du matin petite sortie pipi, le ciel est un peu couvert. Il le sera complètement au lever vers 7h30. On part vers 9h et rapidement on a de la pluie et au fur et à mesure de la montée elle se transforme en neige.

On passe l'endroit où j'étais monté hier après-midi. On s'oriente peu à peu vers la droite et on passe près d'un gros massifs rocheux sombre. On redescend légèrement pour traverser un pli des pentes de la montagne. Nouvelle montée d'où ou voit de nouveau le camp. Il faut encore redescendre un petit peu puis c'est la dernière montée raide et en lacets serrés au milieu des rochers. Pour finir ça vire à gauche pour remonter un pli qui mène au camp assez étendu. J'y arrive vers 11h20.

C'est toujours bien couvert mais il pleut moins. Quelques minutes d'attente le temps que l'équipe qui est partie après moi ce matin pour aller chercher de l'eau finisse de monter le camp. Comme je suis un peux mouillé et qu'il fait froid je me change. Ensuite je vais faire un petit coucou aux 3 français qui déjeunent après leur redescente du sommet. Ils sont montés jusqu'à Stella Point mais comme ils étaient cramés et qu'il y avait du brouillard ils n'ont pas longer la crête du cratère pour aller jusqu'à Uhuru, le plus haut point. Il leur reste encore la belle descente...

Déjeuner à 13h puis repos dans la tente jusqu'au diner. Quasiment impossible de dormir, il y a trop d'agitation dans le camp. Toute l'après-midi c'est l'alternance pluie, éclaircies, brume.

Diner à 17h30, dernier briefing avec Geoffrey. Il m'informe sur les risques, que je connais bien, pas très rassurant sur ce coup... Je me couche mais je ne dormirais pas jusqu'à 23h00, heure du lever pour le départ vers minuit.

C'est la grosse journée du trek, +1200 m pour atteindre Uhuru Peak à 2895 m, et pour finir -3000 m de descente. A 23h00 tout le camp s'agite. Quelques groupes sont même déjà partis et on voit les guirlandes de frontales dans la nuit. Je m'équipe chaudement même s'il ne fait pas extrêmement froid ici, mais il devrait y avoir -15° au sommet Enfin c'est le départ après un thé rapide avec quelques biscuits. On distingue maintenant la plupart des groupes de 2 à 8 personnes. Dès le début ce n'est pa s de la tarte : il faut mettre les mains pour grimper un long empilement de gros rochers. A cette altitude, celle du Mont Blanc, on est rapidement essoufflé. Ensuite c'est un chemin en terre jusqu'au somment sauf à quelques exceptions. L'ensemble de la montée est assez raide avec des passages plus doux et un peu de rochers. A plus de 5000 m le souffle manque et on a besoin de pause régulière. Toutefois j'en fait assez peu par rapport à mes treks au Népal, 3 en tout. Par contre les 200 derniers mètres jusqu'à Stella Point sont les plus raides et je dois reprendre mon souffle quelques secondes tous les 20 m. Les groupes se doublent et se redoublent plusieurs fois.

Enfin j'arrive finalement à Stella Point à 5h20, exténué sur le moment. J'ai l'impression d'avoir eu des trous noirs pendant la montée. Le jour commence un peu à se lever. J'ai énormément de chance, c'est bien dégagé à 360°. Après une courte pause thé et une barre chocolatée qui a gelé, on suit la crête du cratère par la gauche. Finalement c'est une partie très facile qui permet en plus de récupéré un peu de la longue montée. J'arrive à Uhuru Peak à 6h20 pendant le lever du soleil, magique.

La vue est magnifique, le mont Meru dans le lointain à l'Ouest, au premier plan vers le Sud un gros glacier, le cratère au Nord...

Après une bonne séance photo on revient à Stella Point.

On redescend par un chemin légèrement plus à l'Est et plus facile car en terre friable dans laquelle il suffit de caler les talons. La descente est très rapide et il commence à faire très chaud. On retrouve le camp vers 9h15. Je suis accueilli avec de bons verres de jus de mangue. On me prépare un déjeuner rapide mais je bois plus que je ne mange. Je range alors mes affaires après m'être changé en moins chaud. On repars alors pour la longue descente jusqu'à Mweka camp. La première partie jusqu'à Millenium camp est très facile : pente douce, large chemin en terre au milieu d'un immense pierrier. Dans la descente on passe par un parc d'ambulances du Kilimandjaro.

Ensuite à partir du Millenium camp c'est une autre histoire : chemin de grosses pierres bien lisse et qui glissent bien sous le petit crachin qui s'est mis à tomber. C'est interminable et les genoux commencent à souffrir ainsi que les cuisses. J'arrive enfin au camp vers 13h. Une énorme toilette bassine puis je prépare les enveloppes pour les pourboires car c'est la tradition au dernier camp. A 17h on se retrouve tous dans la tente cuisine. On fait d'abord un débriefing et c'est un bon moment d'échange avec chacun des membres de l'équipe. Pour finir c'est la distribution des enveloppes et ils sautent de joie, je suis toujours assez généreux avec les guides et les porteurs qui font un métier difficile avec beaucoup de cœur. C'est parti pour des champs Swahili.

Pour finir diner vers 18h30 et gros dodo, je tombe dans les bras de Morphée alors que les rangers font un barouf d'enfer.

Lever à 6h pour un départ à 6h45. Le chemin est très glissant, de la terre argileuse bien dure et mouillée en surface, mais c'est bien moins dur que la fin de la journée d'hier. Ca descend tranquillement dans la forêt humide.

Au bout d'une heure c'est une piste forestière qui descend très lentement. Je sens quand même bien mes cuisses, la grosse descente d'hier. C'est finalement l'arrivée à Mweka Gate à 9h15. Un des porteurs doit faire contrôler le sac de déchets par les rangers qui vérifient que ça correspond bien à ce qu'on a consommé pendant huit jours, super ! C'est vrai que dans tout le parc national on ne voit quasiment pas de papiers ou de plastiques. Les camps aussi sont assez propres.

Avant de repartir pour Arhusha en combi, je récupère mon certificat et c'est la séance photo avec toute l'équipe : Geoffrey (guide), Bruno (cuisinier), Fred (porteur), Justin (porteur), Alberto (porteur), Alexi (porteur), Rignatti (porteur).

Départ à 9h45, 1/2 h de piste puis la longue route. Arrivé à l'hôtel Charity, rangement complet de mes sacs puis douche monumentale. Petit tour en ville puis retour à l'hôtel vers 17h pour retrouver Alain de Congema pour un rapide briefing pour le départ demain pour le Serengeti. Un peu après je retrouve mon guide qui briefe 2 autres français avec lesquels il repart demain, lui qui pensait passer quelques jours dans sa famille pour Noël... Bon diner à l'hôtel, j'allais oublier que c'est le réveillon de Noël ! Pourtant à 9h30 je suis au lit et je m'endors en 5 mn avec des rêves d'animaux, demain je serai dans le Serengeti.

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